jeudi 14 novembre 2013

Lecture du dernier Pierre Rabhi

Voilà un livre que nous avons tous les deux dévoré (moi et le Papou). Mes parents nous l’ont commandé en cadeau, comme ça sans raison - enfin ils savent qu’on s’intéresse de près à la décroissance, qu'on la vit! Et ils m’ont entendu mentionner le nom de Pierre Rabhi plusieurs fois. On avait d’ailleurs loupé sa conférence à Albi car c’était complet. Bref, ce livre d’entretiens nous a plu. On y trouve un retour de Rabhi himself sur toute sa vie, ses convictions, ses évolutions. Ce qui frappe, c’est la cohérence, la limpidité de son parcours. Alors, évidemment, avec le recul, c’est facile de dire ça, j’imagine bien que quand ils ont décidé, avec sa femme, de restaurer une ferme en ruine au beau milieu de la campagne ardéchoise, sans eau ni électricité pendant plusieurs années, ça n’avait rien d’évident pour son entourage. Mais lui (et elle aussi !) avait déjà sa petite idée derrière la tête.
 
Extraits de Semeur d’espoirs – Entretiens, de Pierre Rabhi, Actes Sud, 2013
J'ai corné trois pages, même si beaucoup plus m'ont interpellée et mériteraient d'être citées. Mais on lit ce livre rapidement, c'est fluide, Pierre Rabhi parle bien et je n'avais pas envie de m'arrêter pour annoter. 

SUR LA DECROISSANCE
L’homme cherche de toutes les manières possibles à se rassurer, notamment en accumulant beaucoup d’argent, pour s’assurer une sécurité matérielle qui peut toujours être remise en question ? Bien sûr, la quête de sécurité est légitime, mais au fond à quoi se résume-t-elle ? A se nourrir, se vêtir, s’abriter, se soigner. Une fois que cela est acquis, pourquoi vouloir plus ? Pourquoi accumuler ? Pourquoi cette logique du toujours plus qu’on appelle la croissance économique, sur une planète qui, elle, à l’évidence, est limitée ? (p16)

SUR L’ECOLOGIE
Pour moi, l’écologie, c’est comprendre les lois de la vie avec leur beauté, leur mystère. Cette perception devrait inspirer tous les secteurs de la connaissance et les activités ayant trait à la vie, en premier lieu l’agriculture. La Terre a existé des milliards d’années avant que cette vie n’y apparaisse et, si l’on ramène l’existence de notre planète à une journée, l’homme ne l’occupe que depuis trois minutes ! La vie sur Terre représente un tel miracle que cela n’a aucun prix. Or, hélas, dans le système qui est le nôtre, ce qui n’a pas de prix est censé ne pas avoir de valeur. Au lieu de voir ce monde comme une oasis magnifique au cœur de l’immense désert sidéral, nous l’abordons comme un gisement de ressources à épuiser jusqu’au dernier poisson, jusqu’au dernier arbre. (p77)

SUR LA MEDICALISATION
Notre civilisation en est arrivée à devoir fabriquer les médicaments nécessaires pour guérir les maux qu’en grande partie elle génère elle-même. Quel non-sens ! (p104)




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